The Black Team.
Prologue:Perturbation dans l’air.
Les trois divinités suprêmes sont en grande discussion. Et cette discussion n’est pas des moindres, à l’aboutissement de ces paroles sera décidé l’avenir de cette planète.
Tout un monde reposant sur la décision de ces trois divinités.
Tout d’abord l’Ange, tout premier être angélique, l’Ange suprême, représentation de la pureté qu’il incarne.
Vient ensuite le Grand Phœnix. L’oiseau incandescent, divinité incarnant la combativité et le courage.
Puis le Dragon. Divinité et esprit majeur de la Force et de la Sûreté.
Mais tout aussi puissants et supérieur que sont ces esprits fondamentaux, les divinités se retrouvent dans une impasse. Il y a des millénaires, leur semblable, leur frère leur vouait une guerre sans pitié. L’Enfant Maudit. Le mouton noir au milieu de ces êtres parfaits. Un esprit maléfique qui ne pensait qu’à se venger de ces trois divinités ayant créé l’humanité et ses races similaires, ces trois divinités respectées et sacrées par leur création, ces trois divinités propageant le bonheur et la vie.
Le Miasme – comme il était surnommé par les divinités- s’était fait oublier, attendant son heure pendant plusieurs milliers d’années. Mais le Dragon, le Phœnix et l’Ange sentait que son retour approchait à grands pas. Il fallait donc agir vite.
-Avez-vous une idée quelconque pour éviter le désastre qui attend ce monde ? Questionna L’Ange de sa voix mélodieuse, pourtant ternie par l’inquiétude au sujet de l’avenir des êtres vivant sur la planète.
- De là où nous sommes, nous ne pouvons pas nous-même combattre le Miasme, remarqua le Phœnix, une réincarnation semble la seule solution…
- Une réincarnation ? S’étonna la divinité angélique.
-Phœnix a raison, coupa le Dragon, la seule solution est de se réincarner dans le corps d’un des êtres peuplant « notre » monde. Nous ne pouvons rien faire pour lutter contre cet Enfant Maudit sous cette forme s’il décide de semer le chaos sur notre Terre.
L’Ange parut hésiter. Il savait au fond de lui que c’était la seule solution. Il resta muet ainsi quelques instants en pesant le pour et le contre. Enfin, il déclara :
-Vous avez raison. Mais nous ne pouvons pas nous réincarner en n’importe quel être. Il nous faut choisir des personnes pures…
-Courageuses, compléta l’oiseau de Feu.
-Et fortes, termina la divinité draconienne, aussi bien physiquement que mentalement.
Tous trois hochèrent la tête.
-Mais cela ne sera pas suffisant, lâcha ensuite le Dragon.
-Comment cela? S’étonna le Phœnix.
-Non, soutint le Dragon, à nous trois, nous ne pourrons vaincre le Miasme de manière définitive. Il nous faut regrouper une élite. Une élite d’humains, d’elfes et autres capables de nous aider dans cette bataille. Une nouvelle génération de combattants…
- « A Next Génération », ironisa la divinité incandescente.
-Exactement, répondit la divinité de la Force.
-Nous devons faire parvenir notre choix aux peuples de notre Monde, Apostropha l’Ange, Nous devons leur adresser un message les prévenant de nôtre réincarnation dans trois de leurs semblables.
-Tu as raison, concédèrent les deux autres divinités.
Tous trois fermèrent les yeux. Quelques secondes plus tard, leurs pouvoirs avaient opéré, tout être vivant était au courant de leur réincarnation prochaine. Ils se saluèrent d’un hochement de tête et partirent chacun de leur côté. Il restait encore le choix de la personne digne de les recevoir à décider.
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// Quelque part en Amérique, trois jours plus tard//-Abooskigun….
Le grand jeune homme nommé Abooskigun, se traduisant par « sauvage » leva la tête.
-Oui père ?
L’homme à l’âge tout à fait respectable regarda son fils avec plus de fierté qu’il ne l’avait jamais regardé.
-Mon fils, tu sais ce qu’il se produira aujourd’hui.
-Oui.
-Aujourd’hui, The Spirit of the Hawk va se réincarner dans l’un des plus grands guerriers de notre tribu.
-Je sais tout cela père, soupira le jeune homme, légèrement agacé.
-Et nous, Indiens d’Amériques, nous devons d’accueillir la divinité de l’oiseau de feu comme il se doit. Et seul le plus vaillant sera l’élu.
-Je serais choisi, père, je suis le plus grand de tous les guerriers d’Amérique.
Le père hocha la tête.
-Va donc te préparer, il faut que tu sois parfait pour accueillir The Spirit of the Hawk dans ton corps et dans ton âme.
Le jeune homme se leva. Il voulait faire honneur à son père. Il savait qu’il serait élu. Il sortit du tipi et se dirigea vers celui des femmes afin qu’elles lui appliquent la peinture adéquate à l’occasion.
//Quelques heures plus tard, même endroit//
Les tambours et les chants battaient le rythme de cette cérémonie. Tous les représentants au titre d’élu du Phœnix étaient alignés, attendant patiemment que l’esprit vénéré se manifeste.
Les femmes et les enfants attendaient aussi l’arrivée de la divinité, tous assis en tailleur, en arc de cercle près du feu tandis que les guerriers choisis par la tribu étaient face au feu.
Soudain, les flammes se firent plus grandes, plus ardentes, plus flambantes que précédemment. Une explosion de chaleur se fit ressentir sans blesser qui que ce soit. Au milieu des flammes se trouvait maintenant l’immense Phœnix. Tous se prosternèrent, sauf les 5 guerriers représentant la force de la tribu.
-Guerriers de la tribu du Soleil levant… êtes-vous les élus de votre peuple ? Clama l’oiseau de Feu.
- Oui nous le sommes, vénéré Phœnix, répondirent-ils en cœurs.
-Est-ce que vos cœurs sont assez purs, assez remplis de force et de courage, sont-ils prêts à accueillir « The Spirit of the Hawk ? »-Oui, ô Vénéré Phœnix.
L’oiseau sacré se tut. Il sonda le cœur des cinq guerriers indiens. Il lisait en eux une grande force et du courage. Mais seulement, leur cœur était aussi empli de violence, si loin de la pureté qu’il recherchait. Il savait qui choisir.
Dans la foule prosternée des femmes et des enfants se trouvait une jeune fille correspondant tout à fait aux critères que s’étaient imposés les trois divinités. Elle faisait plus que correspondre. Elle était l’être parfait pour le rôle d’élue. Âgée d’environ 15 ans, les yeux vert mousse et la chevelure noir tressée tirant légèrement sur le violet, Wakanda n’était pas indienne de sang. Elle avait été recueillie par la tribu indienne, l’ayant trouvée au bord d’un cours d’eau alors qu’elle n’avait pas encore l’âge de formuler des mots.
-Wakanda… l’appela la divinité, projetant sa voix dans le seul esprit de la jeune fille.Elle releva la tête et regarda partout autour d’elle. Personne ne semblait avoir entendu le Phœnix prononcer son nom.
-Wakanda, signifiant grand pouvoir intérieur, il semble que tu portes bien ton nom, même si ce n’est pas ton nom d’origine.- Comment… ? Commença la jeune fille, perturbée par le fait qu’elle soit la seule à entendre les mots de l’oiseau de feu.
- Comment se fait-il que toi seule puisse m’entendre ? La coupa-t-il en répondant à la question non-formulée,
Je projette mes mots dans ton esprit, personne d’autre que toi ne peut écouter notre conversation.- Pourquoi, balbutia-t-elle, Pourquoi moi ? Demanda-t-elle d’un voix un peu chevrotante, s’attendant à être châtiée par le divinité tant respectée.
-Parce que TU es l’élue. Je lis en toi, Wakanda, une grande pureté, une grande force et surtout, beaucoup de courage. Tu es la personne que je recherche, Wakanda, ou plutôt… Myshi.-Myshi ? S’étonna l’indienne d’adoption, Je me nome Wakanda, et que voulez-vous dire par « Même si cela n’est pas ton nom d’origine » ?
- Oh, tes semblables ne te l’ont donc pas dit ? Tu n’es pas indienne jeune fille, ton passé et ton avenir ne se sont pas déroulé et ne sont dérouleront pas au sein de cette tribu. Ton nom de naissance est Myshi, et c’est ainsi que tu te feras appeler dorénavant.- Mais… Ma mère adoptive m’avait toujours dit que mes parents étaient morts lors de la grande chasse du printemps… Qu’ils appartenaient à la tribu…
-Ils ont préservé ton destin, ainsi, tu n’as pas essayé de fuir ces contrées. Un petit mensonge qui changera ta vie. Tu ne dois pas leur en vouloir, maintenant et grâce eux, tu seras l’être de ma réincarnation.Myshi se tut. Tous les dires de la divinité se bousculaient dans sa tête. Son adoption, son passé en quelques sortes caché… Mais surtout, elle était l’élue du Phœnix. Elle sentit les battements de son cœur s’accélérer, pulsant la fierté qui naissait au fond d’elle-même.
Ce fut la voix du Phœnix qui la sortit de ses pensées. Il clama à toute la tribu :
-Peuple du Soleil Levant ! J’ai fait mon choix ! L’élue sera…Il se posa sur la tête de Myshi, qui s’étonna de ne pas ressentir les flammes qui émanaient du corps de la divinité de Feu.
-…Cette jeune fille.La suite ne fut qu’un tourbillon de Lumière et de feu, entourant l’élue et aveuglant le reste de la tribu.
Lorsqu’enfin la tornade incandescente se tut, le Phœnix avait disparu et Myshi regardait ses mains d’un air étonné, le feu n’ayant pas l’air de l’avoir touchée et une force nouvelle semblant émaner de son être. Toute la tribu, après l’avoir longuement observée, se prosterna devant elle, face contre terre.
-Allons, relevez-vous, leur ordonna-t-elle gentiment, avec une voix remplie d’assurance, bien plus qu’auparavant.
Tous se relevèrent avec hésitation. Devant elle se trouvait maintenant une cinquantaine de personne, le regard emplit de fierté ou de reconnaissance –Reconnaissant pourquoi, allez savoir-. Cinquante sauf un. Le guerrier Abooskigun ne supportait de se voir voler la reconnaissance des Dieux par une adolescente telle que Myshi. De plus par une femme ! Il empoigna sa hache de guerre et bouscula de nombreuses personnes afin de se frayer un chemin parmi la foule. Il poussa un cri de guerre et courut pour attaquer la jeune fille. Il était prêt à lever sa hache, s’aidant de la vitesse que lui avait procuré sa course, afin de la frapper de plein fouet. Il fut retenu par une main s’agrippant à son poignet, le stoppant dans son élan et le prenant de court.
-Abooskigun, lui reprocha l’homme qui lui tenait fermement le poignet, cette personne se révélant être son père, qu’as-tu essayé de faire là ?
-Cette fille n’est pas destinée à être l’élue ! Hurla le jeune homme, elle m’a volé la reconnaissance des Dieux ! Je devais être le réincarné !
- C’est le choix du Vénéré Phœnix. Tu ne peux pas lutter contre ça.
-Vous m’avez toujours enseigné qu’il fallait se battre jusqu’au bout, père, c’est ce que je vais faire ! Elle ne mérite pas cet honneur ! Grogna le guerrier.
-Je t’ai aussi appris à savoir faire profil bas. Un bon guerrier sait faire profil bas. Fais donc taire cette folie qui te fait dire des choses insensées ! C’est ainsi que les Dieux en ont décidé et c’est ainsi que cela doit se passer, lui ordonna son père d’une voix dure.
-Mais elle ne fait même pas partie de notre tribu ! Regardez-là ! C’est une peau blanche, elle ne fait pas partie des nôtres ! J’étais là lorsqu’on la recueillie, se rebella-t-il, elle n’est pas née en nos terres, nous aurions dû la laisser périr près de ce cours d’eau !
Un murmure de désapprobation parcouru l’assemblée. Myshi, qui s’était tue jusqu’à présent leva la main pour faire taire la foule et déclara :
-Certes, je ne suis pas indienne de sang et je suis une « peau blanche » comme tu le dis si bien Abooskigun. Mais je fais partie à part entière de cette tribu. Je n’ai pas connu mes parents biologiques, mais pour moi, c’est ici que vit ma famille ! La tribu du Soleil Couchant reste pour moi la seule famille que j’ai eu jusqu’à présent. Vous m’avez aidé à accomplir ma destinée qui était de devenir l’élue du Phœnix ! Votre mission s’achève ici et la mienne commence enfin. Je sais ce que l’avenir me réserve, et je sais que ce n’est pas ici que se déroulera ma mission. Je pars donc, et cela tout de suite. Je ne vous remercierais jamais assez pour tout ce que vous avez fait pour moi, mais vous n’aurez plus rien à faire de plus pour moi.
Une femme dans l’assemblée poussa un sanglot. Myshi tourna la tête vers elle et soupira d’un air triste :
-Mère…
-Va Wakanda, les Dieux le veulent, qu’il en soit ainsi, La rassura sa mère entre deux écoulements de larmes.
Myshi embrassa du regard la tribu qui l’avait vue grandir et fit pousser deux grandes ailes de feux sur ses omoplates, ce qui lui valut des exclamations de surprise de la part des indiens. Elle les déploya et s’envola, laissant derrière elle tout ce qu’il lui appartenait, laissant place à ce qui lui réservait son destin.
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// Au même moment, Tokyo//
Un brouhaha incessant, du monde –beaucoup trop à son goût-, des feux, des cotillons, de la musique, des feux d’artifices, des marionnettes immenses…
Melosa se sentait perdue dans la foule. Cette jeune fille aux longs cheveux roses, dont les années tournaient autour de 15 ans, n’attendait pas avec autant de conviction la réincarnation de l’esprit du Dragon. C’était son pensionnat de jeunes filles orphelines qui les avait toutes emmenés à la fête du choix du rôle de l’élu. Elle n’avait aucune envie de prendre part à la fête. Autour d’elle, des milliers et des milliers de gens dansaient, courraient, se soulaient, s’amusaient…
Elle ne ressentait pas cette joie qui poussait chacun des habitants à se démener pour se faire remarquer par la divinité ou bien même simplement pour l’honorer. Elle sentait juste en elle que cet évènement lui procurait de l’espoir. L’espoir d’avoir une vie meilleure, loin de son pensionnat et de sa normalité, loin de toutes ces contraintes….
Elle savait que dans de nombreux endroits du monde, il existait des combattants qui faisaient régner le bien face à des créatures « maléfiques », et elle aurait tellement voulu en faire partie. Elle voulait parler à d’autres gens que des humains, comme des elfes, des anges, des lycanthropes et autres humanoïdes… Mais non, il fallait qu’elle ait atterri dans un orphelinat de jeunes filles qui l’avait ensuite transféré dans ce fichu pensionnat perdu dans un contrée reculée –trèèèèèèès reculée- où il ne se passait jamais rien…
Soudain, quelqu’un lui tapota l’épaule. C’était Yun, une fille du pensionnat.
-Mei, on y va, lui dit-elle gentiment, Lin Yao est un peu soule et il est tard, les surveillants veulent rentrer.
Il y avait longtemps que Melosa ne corrigeait plus les gens qui l’appelaient Mei au lieu de Mel ou même Melosa. Elle regarda sa montre d’un air distrait. Les aiguilles annonçaient 4 :43 du matin. Elle se leva et suivit Yun d’un pas pressé. Les surveillants n’étaient pas patients, et même s’ils auraient voulus eux-mêmes rester plus longtemps à la fête, leur contrat de travail leur ordonnait de faire rentrer les orphelines au pensionnat avant 5 heures 30 du matin lors des fêtes nationales.
Elles marchèrent quelques minutes ainsi, Melosa restant muette et Yun racontant sa soirée. Melosa ne l’écoutait pas. Elle était déçue de ne pas avoir être choisie par le Dragon. Il était vrai que les chances qu’elle se soit révélée être l’élue était minime, relevant presque du miracle mais… Elle savait que cela aurait été sa seule chance d’échapper à sa vie monotone.
Elles montèrent dans le bus où toutes les filles du pensionnat étaient déjà en place.
-Vous êtes en retard mesdemoiselles, les sermonna un surveillant en les accueillant dans le véhicule.
Melosa avait aperçu l’heure en entrant dans le car, l’horloge digitale du car affichait 5 heures moins cinq et il fallait plus de 40 minutes de route pour atteindre le pensionnat, sachant que les toutes étaient vides grâce à la fête.
-Ce n’est pas pour dix minutes de retard que vous perdrez votre travail, répondit avec insolence la jeune fille aux cheveux roses en se dirigeant vers le fond du car.
Lors de son passage dans l’allée, elle aperçut Lin Yao, qui était en effet loin d’être sobre.
-Allez Lien, embrasse-moi, je sais que tu es folle de moi, lança-t-elle à la jeune fille qui s’était assise à côté d’elle.
-Arrête Lin, tu es soule, tu dis des bêtises, soupira la dénommée Lien.
-C’est toi qui dit des bêtises, s’offusqua Lin Yao entre deux rire béats, j’ai bien vu les regards que tu me lançais en cours d’anglais ! Embrasse-moi et nous serons un couple heureux !
-Lin, j’ai déjà un petit copain, et toi aussi, tais-toi un peu, tu divagues.
-Comment ça tu as un petit copain ? S’exclama la jeune fille ayant abusé de l’alcool avec horreur, tu me trompes donc ! Va-t’en ! Je ne veux plus jamais te revoir ! C’est fini entre nous !
Lien soupira et partit s’asseoir un peu plus loin.
Melosa alla s’asseoir au fond du bus, le seul endroit où il n’y avait personne. Elle posa sa tête contre la vitre tandis que le bus démarrait. Elle sentait un sentiment de trahison. Elle pesta intérieurement, sa raison lui rappelant que les chances d’être choisie par le Dragon étaient nulles.
-En voilà de bien sombres pensées, remarqua une voix grave et timbrée de puissance.
Melosa se releva d’un coup, cherchant frénétiquement qui avait bien pu prononcer de telles paroles.
« J’ai dû halluciner » pensa-t-elle en se recroquevillant sur son siège.
-Non, il me semble que je sois bien réel, recommença la voix.
« Ou alors je suis en train de devenir complètement schizo… » Se résigna la jeune fille, cette pensée ne lui faisant ni chaud ni froid, après tout, ça pimenterai un peu sa vie.
-Non plus jeune fille, mais il est vrai que mon arrivée pourrait changer mon destin.La jeune fille secoua sa longue chevelure rose. Elle se releva et tapota l’épaule de sa voisine de devant :
-Bon, c’est bon, tu peux arrêter la blague Fen, ça commence à me souler sérieux là.
La dénommée Fen la regarda comme si elle avait à faire à une folle sortant tout droit de l’asile.
-Qu’est-ce qu’il y a ? Demanda-t-elle simplement.
-C’est bon, le coup de la voix intérieure de mon subconscient, ça me fait pas marrer, alors tu arrêtes ça tout de suite s’il te plait hein ?
-Je ne vois pas du tout de quoi tu veux parler, tu as dû abuser de l’alcool, je ne fais plus ce genre de plaisanterie depuis bien longtemps, répondit Fen d’un ton glacial, coupant ainsi la discussion.
Melosa grogna puis se laissa tomber de nouveau sur son siège.
-Bon, assez de mystère, je vais te dire qui je suis, annonça la voix d’un ton égal.
-Ben voyons, ça me fait une belle jambe, railla la jeune fille à voix basse.
La voix que personne ne semblait entendre à part elle émit un rire bref.
-Si tu savais à qui tu parles, je pense que tu ne réagirais pas ainsi… mais tu as de l’audace jeune fille, c’est une très belle qualité, apprécia la voix.
- A qui je parle, oh ! Mais surement à notre divin Dragon voyons ! A cette heure-ci, il doit avoir choisi l’élu, ce qui a dû bouleverser la vie d’un homme ou d’une femme qui va surement vivre des aventures hors du commun et cætera et cætera…
-En effet, il me semble qu’il ait fait son choix, mais disons que l’élu fait de siennes.-Il n’est pas content de son sort ? Eh bien qu’il le laisse aux autres alors, je parie qu’il y en a plein qui seront biens contents d’avoir la reconnaissance des Dieux.
-Il est vrai qu’il est dur de persuader une jeune ado et orpheline aux cheveux roses et plutôt entêtée.Le cerveau de Melosa sembla se mettre sur arrêt pendant quelques secondes. Elle resta bouche bée quelques instants, complètement … abasourdie. Tout ce qu’elle réussit à balbutier fut quelque chose qui ressemblait à :
-Gné que… que, quoi ? (Kékidit le Monsieur ?)
-Eh oui jeune fille, je suis Dragon, et c’est Toi que j’ai choisi.A peine elle entendit ces mots qu’une vive douleur naissait en elle, comme si elle brulait brûlait de l’intérieur. Elle hurla de douleur, ce qui fit piler net le car, le bruit ayant alerté le chauffeur. Elle se débattait de toutes ses forces, essayant de faire disparaître cette brûlure intérieure par n’importe quel moyen.
-Mei ! Hurlèrent un grand nombre de filles.
Elle gémit de nouveau.
« Sors vite de ce car » pensa-t-elle « Tu risques de créer des problèmes ».
Elle se jeta à travers la fenêtre en verre, s’échappant ainsi du véhicule qui l’oppressait. Soudain, la douleur s’amplifia, et Melosa cria une fois de plus. Si la réincarnation du Phœnix n’avait pas été douloureuse pour Myshi, celle du Dragon en Melosa était vraiment déchirante. Soudain, elle sentit que quelque chose changeait en elle. Sans qu’elle ne s’en soit rendue compte, sa peau était maintenant recouverte d’écailles blanches, et son corps continuait à se transformer en la forme de l’esprit qui l’habitait. Elle était en train de se métamorphoser en un immense dragon blanc.
Lorsque tous les changements que procurait la métamorphose furent terminés, elle sentit un bien être immense dans son corps, remplaçant enfin la vive douleur de la transformation. Tandis que le car redémarrait, ses passagers ainsi que son conducteur étant complètement affolés par cette apparition. Tout cela se passait au milieu d’un champ, et cela peut vous sembler anodin mais c’est un détail de taille. Car avant de s’envoler vers son destin, le Dragon qu’était devenue Melosa mit feu à tout ce qui l’entourait.
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//Au même moment, Paris//
La grande cathédrale était bondée de monde. Un grand nombre de personnes tenaient absolument à assister à cet évènement.
C’était le Grand Jour. Le jour de la réincarnation de l’Ange. Beaucoup d’humains, d’elfes, de lycanthropes et autres races étaient fascinés par les anges, ces êtres presque parfaits, apportant la joie et le bien-être. Et Stellaire faisait partie de ces gens. Elle avait joué des coudes pour réussir à obtenir des places de choix pour elle et sa sœur afin d’assister à la cérémonie.
Les anges avaient choisi l’un de leurs semblables pour être l’élu. Une jeune fille aux longs cheveux de jais, grande et élancée se tenait sur l’autel. Son regard bleu foncé était fier et droit. Ses parents étaient des anges hauts placés à Paris. Il lui avait fallu taper des pieds, les menacer, leur faire du chantage pour qu’ils se décident enfin à persuader le conseil angélique que leur fille était parfaite pour être l’élue. Ils avaient cédé. Comme d’habitude, Clarissa obtenait toujours ce qu’elle voulait.
Elle rejeta sa longue chevelure légèrement bouclé en arrière et passa sa main dans les plumes de ses ailes immaculées.
-Silence ! Clama un grand ange à la peau très bronzée, l’Ange suprême arrivera bientôt en ces lieux pour se réincarner en l’élue. Veuillez-vous taire s’il vous plait.
Les murmures cessèrent, laissant place à un silence respectueux.
A peine la salle fut vide de tout son qu’une douce lumière emplit la cathédrale. Un Ange fit son apparition. Mais ce n’était pas un simple ange. C’était l’Ange. Le tout premier. L’Ange suprême. Une lumière vaporeuse émanait de son corps et suivait ses gestes. Pour l’instant, il restait immobile, seules ses ailes battaient encore pour le maintenir en l’air. Sans un mot, il se dispersa en de nombreux faisceaux lumineux, chacun filant vers une direction différente, effleurant la peau de chaque personne présente et les laissant tous bouche bée. Après de longues secondes où les rayons de lumières continuaient à courir dans la salle, comme s’ils cherchaient quelque chose –ou quelqu’un-. Tout à coup, ils s’arrêtèrent, tous regroupés autour d’une personne. Et cette personne n’était pas Clarissa.
Stellaire regardait les faisceaux lumineux et lançait parfois des regards étonnés à sa grande sœur. Soudain, tous les rayons de lumières la transpercèrent, tous pénétrant en son être.
Le corps de la jeune fille commença à léviter. Les yeux clos, elle semblait endormie. Sauf qu’elle était maintenant à deux mètres du sol. Lorsqu’elle rouvrit les yeux, ses mirettes étant d’un blanc lumineux sans aucune pupille, et des ailes d’un blanc tout aussi éclatant jaillirent de son dos. Ses ailes étaient immense, ressemblant à celle d’une douce colombe, mais en beaucoup plus grand et d’un blanc beaucoup plus pur. Les longs cheveux Blonds de Stellaire flottaient autour d’elle tel un rideau d’or encadrant son visage aux traits si fins.
-Stellaire ! S’écria sa sœur, ne comprenant pas ce qu’il lui arrivait, qu’est-ce qui…
-C’est l’Ange ! s’écria un homme aux ailes d’un gris profond, il a choisi son élue !
Un murmure d’étonnement et d’excitation parcouru la cathédrale.
L’Ange Stellaire prit alors la parole :
-Je n’étais qu’un simple humaine mais maintenant je fais partie des vôtres, assemblée des anges. Mais mon destin m’appelle, je pars. Que votre chemin ne soit que paix et bonheur.
Elle se tourna vers sa grande-sœur et lui dit doucement :
-Je t’aime et t’aimerais toujours, mais c’est ici que nos chemins se séparent…
Puis elle s’envola, passant par un vitrail grand ouvert, s’envolant à son tour vers sa destinée.
La salle se vida peu à peu, chacun voulant avertir ses proches de la nouvelle. Dans la salle ne restait plus que deux jeunes filles, l’une bouillant de rage et l’autre le cœur meurtri par la tristesse.
-Je t’aime aussi, tu me manqueras Stellaire, chuchota la dernière.
-Tu me le paieras, humaine, siffla Clarissa.
Et Clarissa obtenait toujours ce qu’elle voulait.
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// Six ans plus tard, désert du Sahara//
Une épaisse fumée noire. Des cris, des morts.
Le cauchemar a commencé.
Le Miasme s’est réveillée.
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