Chapitre 1 : Réveil - 1
Elle reprit connaissance, sans ouvrir les yeux d'abord. Elle sentait une légère brise glisser sur son visage, et de l'herbe sous elle. La jeune fille se décida enfin à ouvrir les paupières. Un peu pour rien, car le soleil l'éblouit aussitôt.
Que s'était-il passé ? Elle sortait de son collège à Paris, rentrant vers les anciens wagons abandonnés où s'étaient réfugiés un bon nombre de sans-abris, de roms et d'orphelins. Les mains dans les poches de sa veste, sa capuche sur la tête, en raison du grand froid du mois de Décembre 2018, Alice bifurquait dans une ruelle déserte. Et soudainement, une sorte de... De portail bleu et lumineux s'est ouvert devant elle, l'a engloutie et plus rien. Jusqu'à maintenant.
La jeune blonde de 15 ans se décida enfin à se redresser en position assise. Elle put enfin ouvrir les yeux et regarder où est-ce qu'elle était tombée. Une sorte de grande prairie, entourée des hautes falaises. Quelques arbres poussaient ça et là, une rivière traversait l'endroit et un sentier serpentait entre les petites collines. Elle tourna la tête à droite ; vit une ombre ressemblant à une cité. Si elle voulait trouver de la vie, c'était par là. Elle essaya de se lever ; ses jambes étaient engourdies. Et c'est là qu'elle remarqua que ses vêtements aussi avaient changés.
A la place de son jean troué, de ses baskets délavées, et de son vieux sweet gris se trouvaient maintenant des bottes de cuir noires sanglées, un pantalon taille basse droit clouté sur les côtés, une sorte de chemisier pourpre à col noir largement décoletté et laissant voir le nombril et un long manteau de cuir noir à gros liserés pourpre sur le bas, au manches, et en haut des grandes poches. Alice nota également une gavroche noire, des cheveux courts, légèrement en bataille et pourpres, et des mitaines de cuir noir. Et même une petite hachette accrochée à sa ceinture ! Cool ! Au moins elle avait des vêtements vachement stylés et une arme qui en jette ! Eh mais, une minute... Elle regarda sa main gauche de plus près... Oui, c'est bien ça. Son majeur gauche n'avait ni peu ni chair : il n'était qu'en os. Elle retira sa mitaine et poussa un cri : il n'y avait pas que son majeur, toute sa paume était osseuse ! Elle remit rapidement sa mitaine et croisa les bras. Et remarqua donc que ses côtes étaient apparentes. Elle cria de plus belle. Comment pouvait-elle survivre avec toute cette chair en moins !? Elle remarqua aussi sa peu grisâtre... Non... Elle n'était quand même pas... Une zombie !? "PUT@IN DE B°RDEL DE M&&&&&&&&RD-EUH !!!!!!" fut la seule chose qu'elle trouva à crier, totalement terrifiée. Bon, au moins, elle était vivante, et surtout elle ne demandait pas bêtement à manger du cerveau. Bon point, ça. Elle se leva enfin. La jeune fille allait partir vers la cité quand elle entendit du mouvement derrière elle. Alice se retourna.
Une fille. Evanouie. Les cheveux blancs avec une mèche noire devant, une robe noire et blanche, avec une jupe ballon. Une sorte de fourreau fin de quelques millimètres seulement pendait à la ceinture noire et blanche de la jeune fille, qui semblait à peine plus agée qu'Alice. Bizarrement, elle disait quelque chose à la morte-vivante... Où avait-elle bien pu voir cette fille ? Elle chercha au plus profond de sa mémoire, et, enfin, cela lui revint. Cette fille était l'avatar d'une ancienne amie à elle, Elisabeth Doiry ! Alice se rappelait maintenant qu'Elisabeth lui avait montré un dessin de cette fille. Mais alors, là, devant elle, ce serait... Elisabeth !? Alice s'agenouilla près d'elle et commença à la secouer doucement.
-Hé, Elisabeth, réveilles-toi ! C'est moi Alice. Oh !
Aucune réaction de la part de Doiry. Alice la secoua donc comme un prunier en hurlant. El' se reveilla avec un petit cri, découvrant des yeux vairons blanc et noir. Et avec un petit cri, enchainant tout de suite, elle donna un coup de poing dans le nez d'Alice, qui bascula la tête en arrière. Elisabeth se releva avec des yeux ronds.
-C'est... C'est quoi cet endroit ? pensa-t-elle tout haut.
-J'en sais rien et je te rappelle que je suis LA, et que tu m'a DEMOLI LE NEEEZ !!!! hurla Alice, un genou à terre, se tenant le nez... qui ne saignait finalement pas.
-Aaah, je suis vraiment désolée ! J'ai pas fais exprès... Mais euh... Vous savez où on est ? Et vous, vous êtes qui ?
-Je t'ai déjà dit que j'en savais rien. Et si je te dis "mytho", tu me remets ? questionna Alice, l'air soudain grave.
Elisabeth fronça les sourcils, puis écarquilla les yeux.
-Alice ?
-En chair et en os ! 'fin... Surtout en os. Bon, j'ai pas envie de te parler, donc tu me suis à la cité là-bas et tu fermes ta g*eule.
-QUOI !? Je le ferme si je ve-
Elisabeth se stoppa soudain. Son ancienne amie la questionna du regard.
-Désolée, dit El', mais... A mieux y regarder, cet endroit me dit quelque chose... Pas toi ? Surtout la sorte de ville là-bas.
-Mmmmh... Eh mais c'est vrai en plus ! Quand est-ce qu'on a pu aller là ?
-Aucune idée. Ca va peut-être nous revenir à la ville. Allons-y.
Les deux filles se mirent en marche mais sur la route, elle ne tardèrent pas à croiser un homme brun d'à peu près 18 ans, aux cheveux courts, en tenue de militaire, avec des lunettes de soleil et une ceinture d'armes, qui, alérté par leurs cris, s'était dirigé vers elles.
-Bonjour mesdames, commença le militaire. Puis-je savoir ce que vous faîtes ici ?
-Ca va, pas obligé d'parler comme un aristo, commenta Alice. On sait pas ce qu'on fait là, y a eu un portail et PAM ! We are here.
-Vous aussi !? s'étonna le jeune homme. C'est bizarre ça...
-Oui. répondit l'orpheline sur un ton plat. Comment vous vous appellez ?
L'homme se méfiait encore des jeunes filles. Il donna une sorte de code.
-Viston. répondit-il calmement.
-QUOI !? s'écrièrent Alice et Elisabeth en coeur.
-Euh, oui. On se connait ?
-Je crois... fit Alice. Viston du forum des Légendaires ?
-Bah oui ! Vous êtes des membres !? Qui ?
-Moi c'est Elis... Muloup, et là c'est Kairi.
-Wow, c'est dingue ! Vous avez une quelquonque idée de notre présence ici ?
-Aucune, fit Kairi. On se dirigeait vers la cité. Tu nous suis ?
-Yep.
Les jeunes gens marchèrent encore quelques minutes, durent contourner la cité et enfin, arrivèrent devant ses portes. Et là, tout s'éclaira dans les têtes de Kairi et Muloup.
-Kairi... Tu comprends où on est maintenant...?
-Oui mais... C'est pas possible...!
-Euh... On m'explique ? intrevint Vist'.
Et les deux filles répondirent d'une même voix :
-On est dans The legend of Zelda : Twilight Princess...
O_o_o_O_O_o_o_O_O_o_o_O
Viston, Muloup et Kairi entrèrent dans la Citadelle. Tout était exactement comme dans le jeu : ils passèrent dans une rue marchande, pour déboucher sur une grande place. Alors que le trio était occupé à regarder l'endroit, les gens les dévisageaient, les trouvant bizarres. Certaines femmes trouvaient la robe de Muloup assez élégante en y regardant bien, mais la majorité des gens se demandaient qu'est-ce que c'étaient que ces lunettes toutes noires sur le nez de Viston, ou avaient peur de Kairi. Les trois touristes décidèrent de se diriger vers la petite ruelle, Kairi et Muloup se disputant silencieusement pour être devant, Viston soupirant derrière.
Soudain, ils se stoppèrent. Ils entendaient des voix, dans la ruelle jusqu'à maintenant restée déserte. Le trio continua à avancer doucement, et finit par remarquer un homme très élégant, vachement beau gosse (fallait quand même l'avouer), avec des cheveux et des yeux verts, en costard et chapeau noirs. Une sorte de petit sécateur pendait à sa ceinture. Il tenait, bloquée contre le mur, une jeune femme, plutôt mignone. De là où ils étaient, nos héros ne comprenaient pas tout ce qu'il disait, mais la jeune fille avait l'air appeurée.
-Mais... Mais il va la violer ! chuchota Kairi.
-Il faut qu'on agisse ! souligna Muloup.
L'homme en costard pencha sa tête vers la femme, commença à lui embrasser le cou. La jeune inconnue n'osait pas crier. C'en fut trop pour Kairi. Elle sortit à la vitesse de l'éclair de la cachette (des caisses) et asséna une énorme kick retouné dans la tête du pervers (lui laissant une belle trace de semelle sur la joue). La victime remercia la zombie du regard et s'enfuit. Viston et Muloup rejoignirent Kairi.
-Mais t'es pas bien dans ta tête toi ! l'eng*eula Viston.
-Quoi, t'aurais p'tète préféré que je la laisse se faire violer ? C'est vrai qu'au moins ça t'aurais fais du spectacle !
-Oui, y a de ça, mais imagine qu'il ait eu le temps de te parer ! Si ça se trouve il est plus fort que toi !
-Plus fort !? Il est K.O en un kick !
-Il est pas K.O, il se relève ! rétorqua le terroriste en pointant l'interressé de la main. Et t'as vu ses vêtements !? C'est un autre membre !
Cela cloua le bec à Kairi (et lui clouer le bec, faut le faire). Tout le monde reporta alors son attention sur le membre inconnu, qui se relevait en se frottant la joue. Il les toisa des ses yeux émeraudes.
-Comment ça, "un membre" ? demanda l'homme d'une vingtaine d'années. Un membre de quoi ?
-De NE et Next ! répondit Viston.
-Euh bah si ! Moi c'est Maroti !
-Maro !?
-Rotiii !
-De porc, roti de porc !
Ca c'était Kairi. Qui en voyant le regard de Maroti fila se cacher derrière Viston. Après les avoir encore regardés quelques secondes, Maroti les avaient reconnus.
-Kairi, quand je t'attrappe, je te tue, donc Viston tu peux te pousser, et Muloup lèche-moi les pieds.
-Gnééééé !? s'insurgea Elisabeth.
-Ouais, bon, je savais pas quoi dire.
En attendant, il n'empêche que Viston s'était poussé. Et Roti fonca. Et Kairi se mit à courir. Elle se faufilait partout dans la Citadelle, semant parfois Maroti, qui ne tardait pas à le retrouver. Benny Hill, je vous dis.
Et pendant ce temps, Muloup et Viston, exaspérés, s'étaient mis en quête de l'auberge du coin, guidés par Muloup. Kairi et Maro, qui s'étaient calmés, ne tardèrent pas à les rejoindre. Seul "petit" problème : l'argent. Le quatuor n'avait pas de quoi payer la nuit à l'auberge. Ils proposèrent donc leurs services auprès de la gérante, qui accepta de les loger pour la nuit.
Bon, deuxième problème : la seule chambre disponible ne comportait qu'un seul lit. Là, aucune hésitation, le groupe se sépara en deux ; girls vs men. Face à face, les deux équipes se foudroyaient du regard. Et sans prévenir, les filles, qui n'avaient rien perdu de leur synchronisation passée, mirent les garçons hors de combat avec un coup de tête-balayette bien placé. Et en même temps les filles s'écrièrent :
-Les femmes dans les draps, les hommes par terre, c'est la galanterie, mes chers !
Elles éteignirent la lumière, et se couchèrent.
Viston, Muloup, Maroti et Kairi s'endormirent tous, les garçons sur le plancher, dans ce monde qui n'était pas le leur, se demandant comment ils étaient arrivés là, et où étaient les autres...
Escape - Chapitre 1 : Reveil - 1 - Fin