Resident Evil: World at War
Synopsis: Trois ans se sont écoulés depuis les évènements du Manoir Arklay. Yanathos est devenu l’agent spécial du Président Graham et cherche toujours des réponses aux questions soulevées par le nazi à Raccoon City.
Alors que le Président s’apprête à lui révéler un secret d’une importance capitale, celui-ci est abattu par un sniper et revient sous la forme d’un mort-vivant. Accusé du meurtre de Graham, Yanathos n’a d’autres choix que de partir en Russie pour prouver son innocence en retrouvant la terrible Melosa Alberthany, chef suprême de l’organisation terroriste Hydra et d’empêcher la réalisation de l’opération Crâne Rouge qui changera le monde à jamais ….
Prologue : Der Riese soll nicht fallen29 avril 1945 : Camp de Dachau, Sud de l’Allemagne.
Le commandant Heinrich Melkel était un homme sec et froid. Géant parmi les hommes, il savait inspirer la terreur au sein des SS par ses méthodes peu conventionnelles. Mais aujourd’hui, c’était à lui d’avoir peur. Les Soviétiques et les Américains approchaient du camp à vitesse grand V. Cette nuit serait surement la dernière. Il avait déjà fait aligné dans la grande cours extérieur tous les prisonniers : il ne voulait pas laisser aux Alliés le soulagement de voir des survivants.
Il sortit de son bureau avec lenteur et enfila le long manteau de cuir noir sur lequel était brodé sa croix gammée. Depuis toujours, il avait cru en Hitler et aujourd’hui, il allait faire son sacrifice ultime pour le Führer. Il saisit un petit pistolet automatique et le fourra dans sa poche avant de pénétrer dans la grande cours extérieur. Melkel posa son regard haineux sur la brochette humaine face à lui, ses yeux étaient flamboyants de colère : il les haïssait tous.
- Je ne veux pas de survivants. Fit-il dans un allemand tonique.
Chaque homme de sa garnison de SS lui obéit et épaula son arme, attendant l’ordre final du commandant.
Soudain, une pluie de balle et d’obus s’abattit sur la cours. Les Américains avaient réussis à percer la dernière défense de Dachau ! Déjà, la cour était envahie des plombs meurtriers.
Melkel vit un à un ses hommes s’effondrer. Il entendit certains de ses anciens amis fuirent ainsi que les pleurs de joies de certains prisonniers qui s’étaient terrés au fond de la cour, contre un grillage.
Le SS sentit soudain une balle lui perforer le bras et jura profondément. Il se mit derrière une barricade et tira avec son petit automatique, bien que ce fût inutile.
Deux soldats américains le contournèrent discrètement et le désarmèrent d’un coup de pied avant de le saisir sous les aisselles et de le présenter à un homme beaucoup plus petit que le commandant. Celui-ci leva à peine les yeux et vit une moustache fournie et des cheveux noir brillant. Il vit aussi le marteau et la faucille, sur le brassard autour de son bras.
- Vous … éructa Melkel.
- Moi. Répondit simplement Staline.
Le petit père des peuples s’agenouilla devant son interlocuteur, et le fixa dans les yeux.
- Où se trouve la base du groupe 935 ? La réponse et je vous laisse en vie.
Melkel fut comme frappé d’un coup de tonnerre : Comment pouvait-il connaître l’existence de l’unité de rechercher ultra secrète nazie.
- Allez vous faire foutre ! répliqua sauvagement l’Allemand.
- Comme vous voudrez.
Staline se redressa et sortit un petit revolver de sa poche avant de tirer dans la jambe du nazi qui lâcha un cri de douleur.
- Je ne vous tuerais pas. Dit Staline. Les américains veulent vous juger. Mais rien de m’interdit de m’en prendre à votre famille.
Le Soviétique se décala, laissant voir deux soldats américains qui tenaient fermement une femme et une petite fille.
- Je n’ai aucune raison de les tuer. Lui confia Staline.
Melkel regarda son ennemi comme un serpent prêt à mordre.
- Les montagnes, Der Riese soll nicht fallen !
Puis Melkel arracha le revolver de la main de Staline et se tira dans la bouche : il avait faillit à son serment, il ne méritait plus de vivre.
Le petit père des peuples le regarda avec indifférence puis monta dans un blindé. Qui avait investi le camp.
- Maréchal Staline. Le salua un homme.
- Capitaine Armstrong. Mettez le cap sur les montagnes derrière Dachau.
- Il a avoué ?
- Oui, et il s’est suicidé après. Nous avons trouvé le Géant.
Armstrong donna un ordre bref et deux jeeps suivirent l’immense blindé vers les montagnes qui surplombaient le camp de Dachau.
- Les troupes soviétiques encerclent Berlin. Dit finalement Armstrong, ce n’est plus qu’une question de jour avant que le Reich ne tombe.
- Excellente nouvelle. Sourit Staline. Vos troupes ont elles atteint Auschwitz ?
- Nous encerclons le camp. Les Français ont pris le nid de l’aigle. Hitler ne va pas tarder à s’effondrer.
- La prise de Der Riese nous permettra de stopper définitivement le nazisme.
Le blindé s’arrêta et les deux hommes descendirent en compagnie de deux divisions américaines et d’une autre soviétique.
- Restez ici maréchal. Je sais que c’est une affaire personnelle pour vous mais si vous mourez, l’URSS serait affaibli et le nazisme pourrait y renaître.
- Très bien. Tirez trois fois en l’air quand je pourrais venir.
Les soldats saluèrent le chef de l’URSS puis ils pénétrèrent dans Der Riese.
A l’intérieur de l’immense base, le docteur Ludwig Maxis regardait une dernière fois la noix qui se trouvait face à lui et actionna la décharge du 115. La noix fut instantanément foudroyée réduite en cendres.
Il fronça les sourcils. Comment pouvait-il encore échoué ? Il entendit soudain des bruits d’armes automatiques dans les escaliers. Les Alliés étaient déjà ici !
- Docteur ! cria son assistant, Mark Richtofenn. Les Russes et les Américains sont ici ! Ils ont découvert le projet Wes …
Il n’eut pas le temps de parler plus qu’une balle lui perfora le crâne. L’homme qui avait tiré s’avança vers Maxis.
- Il m’a fallut du temps pour trouver cet endroit. Lança Staline.
Il plaqua le canon de son arme sous la gorge de Maxis.
- Où est-il ?
- Qui ?
- Où est mon fils ?! éructa Staline.
- Dans les conteneurs derrière moi.
- Sponovitch, allez voir ! commanda le maréchal.
Le soldat obéit et ouvrit le conteneur. Il en sortit un enfant de huit ans qui respirait difficilement.
- Votre recherche du pouvoir tombera Staline. Le dernier des enfants Wesker est le fils d’Hitler !
- Perdu docteur. Se moqua le maréchal. Albert ici présent est mon fils.
- Alors vous mourrez tous ici !
Maxis frappa Staline à la tempe et avant même que les soldats n’aient pu faire un geste, il plongea là où se trouvait la noix une seconde plus tôt. Après un prière silencieuse, il activa le 115 et la foudre s’abattit sur lui.
- Détruisez cet endroit. commanda le maréchal en se relevant.
Des râles troublèrent soudain la quiétude de Der Riese. Des yeux dorés s'allumèrent dans toute la base du grand Reich. Il y eut des rires à glacés le sang. Staline prit son fils dans ses bras et se mit à courir : il devait fuir ! Il entendit les cris des soldats qu’il abandonna à leur sort. Il eut juste le temps de franchir les grilles de Der Riese et de monter dans une jeep.
Le maréchal entendit une dernière fois le rire strident de la mort. Il quitta les montagnes de Dachau au plus vite. Lorsqu’il jugea qu’il était assez loin, il posa un regard sur son fils qui ouvrit les yeux : deux yeux rouges sangs.
Chapitre 1 : Attentat à WashingtonLe 25 décembre du Président Michael Graham n’était jamais commun. Depuis son élection, trois ans plus tôt, il l’avait passé, dans une maison hantée, à un point de saut à l’élastique. Cette année, il se passait dans une synagogue de la banlieue de Washington, ce qui avait immédiatement attiré les médias et la presse à scandale : ils ironisaient sur le fait que le président d’origine juive préférait honoré la communauté hébreu plutôt qu’une autre de sa présence.
Mais Graham ne s’en préoccupait pas aujourd’hui. Aujourd’hui, c’était jour de fête, même s’il avait un rendez-vous urgent à 19 heures, juste avant le début des festivités. Le président américain avait des cheveux grisonnant et un regard bienveillant. Sa forte carrure lui faisait dégager une sorte d’aura à laquelle tous était sensible.
Le Président arriva à l’édifice religieux à 18 heures 45. Il salua la foule déjà présente et monta dans un bureau situé dans les hauteurs de l’immense synagogue. Il s’assit dans un fauteuil de cuir noir et prit un dossier dont il relut le titre a trois reprises pour se remémorer l’horreur qu’il représentait : Raccoon City. Il se replongea durant un temps dans ses souvenirs de l’accident d’Arklay, de la survie miraculeuse de Yanathos, Ténébriis et de l’éventreur. Il repensa aussi à la cérémonie et au soldat nazi qui avait fait irruption au beau milieu des célébrations : « Der Riese soll nicht fallen ». Le Géant ne doit pas tomber … Ces évènements avaient été le signal du début du démantèlement d’Umbrella. La multinationale avait été interdite de vendre ses produits sur tous les territoires des pays de l’ONU. Son chiffre d’affaire en bourse avait considérablement chuté. La disparition d’Ozwell E. Spencer, PDG et fondateur de la multinationale avait achevé de détruire la multinationale. L’arsenal d’arme bio-organique avait été saisit par la Russie et remise à l’ONU. Un seul missile avait disparu, il était toujours recherché activement par le Conseil de Sécurité.
Soudain, la porte s’ouvrit et un homme entra. Graham le toisa du regard et s’autorisa un sourire.
- Prenez place, Yanathos. Vous prendrez un rafraichissement ?
- Volontiers. Répondit le brun. Je prendrais bien un whisky.
- Alors je vous accompagne dans cette voie. Sourit le Président.
Il servit deux verres et en tendit un à son interlocuteur qui commença à boire en fixant le politicien. Ce dernier regarda Yanathos en retour.
En trois ans, il était devenu agent de la CIA et même l’Homme du Président. Le survivant de Raccoon City était le seul homme en lequel Graham avait confiance. Il lui avait sauvé la vie à plusieurs reprises et avait toujours été très gentil et amical. Le Président avait aimé cela.
- Il faut que je vous parle d’un dossier … sensible.
- Lequel ? interrogea Yanathos.
- Raccoon City.
Yanathos se dressa sur son siège en entendant le nom de sa ville natale. Il repensa aux évènements d’Arklay. Le Virus-T … La trahison de Wesker … La mort de Stellaire … Et le Tyrant qu’il avait détruit de justesse d’une roquette de Stinger.
- Il y a du nouveau, pour ce … nazi ?
- Oui et non, c’est surtout pour une autre raison que je compte vous en parler.
Yanathos posa un regard inquisiteur sur le Président Graham.
- Je compte révéler au monde entier la vérité sur Raccoon City. La bombe nucléaire qui a explosé à Arklay a failli couté la vie à 300 000 citoyens américains. Il est temps de transmettre la vérité.
- Même sur les zombies ? Même sur une renaissance possible, tôt ou tard de l’URSS ?! s’emporta Yanathos.
- Le peuple est prêt à l’entendre d’après moi. Ils doivent savoir que Wesker travaillait pour des hommes dont le but est de reconstruire l’Union des Républiques Socialistes Soviétiques.
- Et pour le nazi ?
- Nous avons des informations sur le Géant.
Un immense regain d’intérêt s’alluma dans les yeux de Yanathos.
- Je vous écoute, M. le Président.
- Der Riese était une usine créée par les nazis en 1942. Ils y développaient des armes pour résister aux alliés. Et autres choses …
- Quoi ?
- On y fabriquait aussi des zombies.
Yanathos fut comme arrêté sur image. Les Nazis avaient le virus T avant Umbrella ? C’était incroyable …
- Et qu’est devenu cette usine ?
- Nous l’ignorons. Elle était la base la mieux cachée du grand Reich. Elle est introuvable et nos satellites ne peuvent la localiser. Nous savons juste que les matériaux utilisés pour créer ses armes, venait de la Toungouska.
La Toungouska revenait à chaque fois. Yanathos avait fini par comprendre que Wesker n’avait pas menti. L’explosion en Russie était la clé de tout, il en était certain.
- Le nazi qui est intervenu lors de la cérémonie à Raccoon se nomme Bruno Von Till. Nous avons fait quelques recherches. Cet homme était un des chefs de l’armée d’Hitler. Il a disparu peu après le suicide du Führer.
- Il était bien conservé pour un homme né avant la seconde guerre mondiale. Ironisa Yanathos.
- L’ADN ne ment pas. Répliqua le Président. Nous ignorons comment cet homme a pu survivre en d’aussi bonne condition physique. Nous pensons que la clé se trouve à Der Riese.
- Que sont devenus les zombies que les Nazis ont crée ?
- Nous l’ignorons, mais nous pensons qu’ils n’ont pas quitté Der Riese.
- Vous n’avez qu’un mot à dire pour que je parte pour l’Allemagne monsieur.
- Nous verrons cela une autre fois, voulez-vous ? Ce soir, je tiens à m’amuser, et je tiens à ce que vous vous amusiez aussi.
- Nous en reparlerons plus tard, dans ce cas.
Soudain, la fenêtre à gauche du Président explosa dans un fracas assourdissant. Graham toisa Yanathos d’un regard incrédule puis il s’écrasa sur le bureau. Du sang coulait d’un impact de balle sur la nuque.
- M. Le Président ! cria le brun.
Il tenta vainement d’arrêter l’hémorragie, et appela Ténébriis qui était à l’extérieur du bureau, pour éviter que les deux hommes ne soient dérangés.
- Amène toi ! On a tiré sur le Président Graham !
La porte d’ouvrit à la volée et Ténébriis entra, son arme à la main. Elle avait peu changé depuis les évènements d’Arklay. Elle avait les cheveux un peu plus court et avait beaucoup mûrie en peu de temps. A part ça, elle n’avait pas changé. Mais ce n’était qu’en apparence : la mort de son grand amour, Maroti l’avait ravagé et bien qu’étant une de célibataires les plus en vus de la capitale, elle refusait presque tout contact avec l’extérieur, n’acceptant que la compagnie de ses deux amis, Yanathos et Paul Wesker.
La porte se referma dans un grand bruit.
- Que s’est-il passé ? demanda-t-elle.
- Je n’en sais rien … Le Président et moi étions entrain de discuter du Géant et de Raccoon. Je pense qu’un sniper l’a abattu.
- C’est un assassinat … murmura-t-elle.
- J’en ai peur … En attendant, viens, on doit appeler les secours.
Une grande explosion retentit soudain. Il y eut des cris stridents.
- C’est une attaque terroriste. Siffla Yanathos.
- Mon dieu …
Un étrange râle retentit soudain dans la pièce. Le Président se mit à remuer et se releva. Un filet de bave coulait de sa bouche. Il se mit à avancer vers Yanathos et Ténébriis, d’une démarche hésitante.
Les souvenirs remontèrent en Yanathos à vitesse grand V. Il revit une partie des évènements d’Arklay. Il revit la Déferlante et le Tyrant.
- Non … pas ça …
Il pointa son arme sur le Président, et se décala sur la droite. Ténébriis fit de même en se décalant vers la gauche. Graham se mit à marcher vers Ténébriis.
- Restez-où vous êtes ! ordonna Yanathos.
Il n’obéit pas et continua d’avancer de la même démarche trainante. Ténébriis était terrifié : elle n’allait tout de même pas devoir …
- M. le Président ! cria Yanathos.
Il vit que Graham était presque sur Ténébriis.
- Ne m’obligez pas à faire ça … implora-t-il presque.
Graham avança encore. En une seconde, il prit sa décision. Il se déporta un peu pour enlever son amie de la ligne de mire de son arme. Il prit une profonde inspiration, étant conscient qu’il regretterait son geste toute sa vie.
La main de Graham se posa soudain sur l’épaule de Ténébriis qui n’osait pas appuyer sur la gâchette.
- Non ! cria le brun.
Il pressa la détente. La balle de calibre 45 transperça la tête du Président. Celui-ci s’écroula, mort pour de bon.
- Yan … qu’as-tu … fait ? demanda Ténébriis bien qu’elle savait pertinemment que sans lui, elle serait morte.
Yanathos ne réalisa pas tout de suite, puis il vit le corps de son chef étendu : il venait de tirer sur le Président des Etats Unis.
- Il faut qu’on parte … et qu’on raconte ce qui s’est passé … murmura-t-il.
- Je suis d’accord.
Soudain, l’IPhone de Yanathos vibra. C’était Ingrid Hunnigan qui essayait de le joindre. La jeune femme était la secrétaire de Mael Wolff, le directeur de la CIA. Il décrocha.
- Yan, ici Hunnigan. On est sur le coup pour l’explosion, on va essayer de dégager les débris pour que vous puissiez sortir.
- Surtout pas ! cria presque le brun.
- Pourquoi ? Que se passe-t-il ? Faites moi un rapport ! exigea Hunnigan.
- J’ai … J’ai tiré sur le Président.
- Vous avez quoi ? s’étrangla-t-elle.
- Je peux vous donnez des explications, mais il faut que vous me fassiez confiance. Ténébriis et moi allons quittés cet endroit, puis nous vous dirons tous. S’il vous plait ne dégagez pas les décombres.
Ils ouvrirent prudemment la porte : le couloir était désert. Ils descendirent un escalier en bois qui grinça sous leurs pieds. Un éclair zébra soudain le ciel. Et les lumières s’éteignirent. Ils se mirent à avancer encore plus prudemment. Ténébriis avait toujours sur elle une petite lampe de poche qui leur permit de s’orienter dans le dédale de la synagogue. Elle semblait déserte. Ils arrivèrent soudain devant une porte verrouillée. Ténébriis se recula et visa la porte. Yanathos l’ouvrit d’un grand coup de coude et se prépara au pire. Il n’y avait heureusement rien dans le couloir où ils débouchèrent.
- On va contourner par les cuisines. Chuchota le brun. Je doute que l’explosion est bouchée la porte de derrière.
- Ok. Répondit son amie d’une voix toute aussi basse.
Ils descendirent dans la vaste salle à manger censé accueillir la suite des festivités. Elle était absolument vide. Au bout de la salle, se trouvait l’entrée des cuisines. Les deux amis passèrent entre les tables. La tension était palpable tout autour.
Soudain, un grand bruit vint des cuisines ! Une assiette avait été brisée. Les deux survivants d’Arklay se regardèrent et avancèrent avec lenteur. Yanathos enfonça la porte des cuisines d’un grand coup de pied. Il se prépara à faire feu.
Il ne vit d’abord rien, puis il aperçut le faisceau d’une lampe de poche, il se baissa. Recroquevillé sous un plan de travail, se trouvait un homme qu’il identifia comme Dean Welsh, un sénateur proche de Graham. Il remarqua aussi une plaie qui saignait encore à sa jambe gauche.
- M. Welsh, je suis Yanathos, on s’est déjà vu à la Maison Blanche. Dit-il d’un ton calme et posé.
- Vous ... ici ? C’est un miracle ! s’écria Welsh.
- Pas trop de bruit ! ordonna Yanathos. Vous allez bien ?
- Oui ça va … j’ai juste une bonne trouille.
- Alors ça vous passera. Sourit Yanathos. On va sortir, il y a une sortie juste derrière les cuisines, on va passer par là.
- Hors de question … je … Ma fille est ici … Michael l’avait invité pour les festivités … Je dois la retrouver !
- On n’a pas le temps. Siffla Yanathos.
- Vous avez vu comme moi que la synagogue est déserte. Qu’est ce que vous craigniez ?
- Je ne peux pas vous en parler …
- Et bien aidez moi à retrouver ma fille … implora le sénateur. S’il vous plait …
Yanathos soupira puis acquiesça.
- Très bien. A quoi ressemble-t-elle ?
- J’ai une photo … tenez, elle s’appelle Léa. Dit-il en lui tendant la photo.
Le brun l’a pris et l’examina. Il vit une fille d’environ 14 ans. Elle avait des cheveux bruns plutôt longs et des yeux verts.
- Ténébriis est ma coéquipière, elle va rester avec vous, le temps que je retrouve votre fille.
- Non, non. Allez-y tous les deux. Je vous attendrais ici. Je vais me faire discret comme avant, ne vous inquiétez pas.
- L’idée ne me plait pas.
- Yanathos, je sais que vous avez tiré sur le Président, je vous conseille de vous taire si vous voulez que cette information ne soit pas dans les journaux demain.
Yanathos pesta contre le politicien. Il sortit avec Ténébriis pendant que Welsh retournait se cacher.
- Il ne survivra pas chuchota Ténébriis. Tu as remarqué sa blessure à la jambe ? Il ne peut pas s’enfuir.
- Alors il n’a plus qu’a prié. Répliqua le brun, maudissant encore le politique. En plus, l’odeur du sang frais ne va pas les laisser en reste …
Ils progressèrent lentement. Un nouvel éclair zébra le ciel. La pluie se mit à battre sur les vitres de l’édifice religieux.
- Léa ! appela Yanathos.
Seul le silence lui répondit. Il avança un peu plus, Ténébriis sur ses talons. Il tourna à droite et recommença.
- Léa !
Un sanglot étouffé lui répondit. Il se précipita vers la source. La jeune fille était recroquevillée sous un bureau. Elle tremblait de peur et suait à grosse goute. Elle portait une robe rouge et avait de longs cheveux bruns et des yeux verts.
- Léa, je m’appelle Yanathos, je travaille pour les services secrets, c’est ton père qui m’envoie.
- Papa ? Il … il va bien ?
- Oui, ne t’inquiète pas. Suis moi, on va sortir d’ici.
- Je veux pas … J’ai peur … Il y a quelqu’un qui est passé tout à l’heure … Il était bizarre, il était tout gris et il avançait bizarrement …
Yanathos et Ténébriis se regardèrent. Cela recommençait, comme trois ans plus tôt.
- Ecoute, si cette personne repasse, je la tue, promis. Dit Yanathos d’une voix douce. Viens, tu es en sécurité avec nous.
La jeune fille renifla puis elle sortit de sa cachette. Ils rebroussèrent chemin, la jeune fille était entre les deux agents.
Ils retraversèrent la salle à manger qui semblait encore plus macabre. Ils ouvrirent les portes de la cuisine. Dean était étendu au milieu de la salle, dans une mare de sang. Il avait été sauvagement mordu au bras.
- Papa ! cria Léa. Elle se mit à courir vers son père mais Yanathos la retint dans sa course.
Elle se débattait furieusement mais il ne lâcha pas prise. Soudain, Welsh remua. Il se releva comme si sa blessure à la jambe n’existait plus. Il découvrit des dents blanches maculées de sang.
- Papa ? fit Léa qui s’était ravisée par rapport à la conduite à avoir envers son père.
Yanathos leva son arme. Il ne s’était pas trompé. Ténébriis tira avant qu’il n’en ait eut le temps.
- Qu’avez vous fait ? hurla la jeune fille.
- Moins fort ! ordonna Yanathos. Il est arrivé à ton père ce qui est arrivé à l’homme gris. Si tu ne veux pas que ça t’arrive aussi, tu vas nous suivre.
- D’a … D’accord.
- Parfait. Sourit le brun. Suis nous.
Ils contournèrent le cadavre et ouvrirent une porte située dans le fond. Elle menait à un couloir qui menait lui même à un ascenseur. Ils actionnèrent le bouton d’appel et attendirent.
- On va passer par le parking. expliqua Yanathos. On pourra fuir par là.
- Et on ira où après ? demanda Léa.
- On ira au siège de la CIA, où ta mère ou un proche devront venir te chercher.
- D’accord …
L’ascenseur s’ouvrit. Mais il n’était pas vide. Il y avait environ une dizaine de personnes à l’intérieur. La peau grise, les yeux rouges et le filet de bave permit à Yanathos de les identifier sans difficulté, bien qu’il s’en était douté depuis le début.
Il tira sur le premier zombie et cria aux deux filles de reculer, ce qu’elles firent. Ténébriis tira à son tour, visant la tête, comme trois ans plus tôt. Léa se boucha les oreilles et se mit à crier.
Malgré les cris de la jeune fille, Yanathos abattit les zombies méthodiquement, comme face à la Déferlante. Le flot de morts vivants se tarit enfin et ils purent monté dans l’ascenseur.
- Le parking doit être pire. Fit Ténébriis, avec une expression neutre sur le visage.
- Et bien on va voir si on a pas trop perdu depuis 3 ans. Répondit le brun en rechargeant son arme. Léa, quoi qu’il arrive, n’arrête pas de courir. Ma voiture est au fond à gauche, elle n’est pas verrouillée, cours tout de suite vers elle, monte dedans et attend nous. Ils ne peuvent pas ouvrir les portières.
- D’accord. Répondit la jeune fille, terrorisée.
- C’est bien. Sourit l’Homme Du Président.
Il sortit ensuite un petit pistolet de sa poche et le tendit à Léa.
- Ne l’utilise qu’en cas d’urgence. Il est chargé et j’ai enlevé le cran de sureté. Je n’ai pas le temps de t’apprendre à tirer, mais si un d’entre eux est trop proche de toi, n’hésite pas.
La jeune fille n’osa pas répondre : elle regarda l’arme avec une étrange fascination, ayant du mal à réaliser que c’était un vrai et qu’elle allait peut être tuer. Yanathos contacta ensuite Hunnigan.
- Hunnigan ? Toujours là ?
- Oui, et elle n’est pas seule. Fit la voix de Mael Wolff.
- Bonjour M. Wolff. Ca va bien ?
- Ca pourrait aller mieux si on ne m’appelait pas en plein Noël parce que mon meilleur agent a tiré sur le Président des Etats Unis.
- Mael, ça a recommencé, comme à Raccoon. Il faut détruire la synagogue.
Il y eut un silence de la part de Mael.
- Le Président a été touché ?
- Oui … je … je n’ai pas eut le choix.
- Nous en discuterons à ton retour. Je me charge de contacté le Vice Président.
- J’ai besoin d’un délais de dix minutes avant que vous ne fassiez sauter la synagogue.
- Très bien. Deux hélicoptères de combat sont en places depuis l’explosion. Ils sont équipés de missiles Cobra, ils pourraient faire sauter Washington.
- Parfait. Je vous recontacte.
- Bien reçu.
Yanathos coupa la communication et se tourna vers les filles. Il actionna l’ascenseur et choisit le parking. Ténébriis et lui braquèrent leurs armes vers la porte. Elle s’ouvrit. Dans le parking, les zombies dispersés se tournèrent vers les trois intrus. Ils grognèrent et commencèrent à se masser vers le trio.
- Cours ! Cria Yanathos.
Léa ne se fit pas prier et se mit à courir de toutes ses forces, les deux amis non loin d’elle. Elle entra dans la voiture et referma la portière dans un grand bruit. Elle se mit en position fœtale sur son siège et attendit. Soudain, elle entendit un bruit depuis le coffre. Un zombie verdâtre en émergea.
Léa cria et leva son arme. Le mort ne s’en soucia pas et avança spasmodiquement ses bras vers elle, ses yeux blancs laiteux la fixant sans la voir. Elle visa la tête et dans un sanglot étouffé, tira. Le recul de l’arme lui démit l’épaule ! La balle atteignit le zombie à l’épaule, le faisant reculer mais, il revint bien vite à la charge dans un gargouillis. Elle vit les morts autour d’elle démolirent les vitres. Les bras s’approchèrent d’elle. Elle se mit à pleurer. Elle poussa un cri perçant quand une main décomposée lui agrippa l’épaule : elle n’avait même pas la force de se débattre !
Soudain, il y eut un grand fracas. Les zombies commencèrent à tomber comme des mouches. Léa releva la tête et vit un homme avancé vers la voiture. Il tenait un fusil d’assaut Galil et appuyait sans s’arrêter sur la gâchette. Il avait les cheveux noirs mi longs, des yeux noisette. Il n’était pas très grand mais sa précision était sidérante. Chacune des balles qu’il tirait faisait mouche.
- Léa ! cria Yanathos. Couche toi !
Elle obéit, le cœur battant. Elle vit les zombies mourir tout autour et le propriétaire de la main tomba en arrière dans le coffre, dans un râle inintelligible, ce qui eut pour effet de sectionner le membre, laissant la main pourrie accrochée à Léa. Ténébriis ouvrit la porte et se jeta sur la banquette arrière et arracha le membre décomposé de l’épaule de Léa. Les ongles n’avaient heureusement pas pénétré la chair.
- Ca va, tu n’as rien ?
- Non … c’est bon …
L’homme et Yanathos montèrent à leur tour. L’inconnu prit le volant et enfonça l’accélérateur. La voiture bondit en avant et fonça dans un mur. Léa n’eut pas le temps d’avoir peur. Le mur était factice : il cachait un tunnel qui s’engouffra sous terre.
- Ca nous mènera automatiquement au QG de la CIA. Expliqua l’homme. Yan, tu contactes Mael ?
- Ouais je m’en occupe.
- Qui … êtes-vous ? demanda Léa.
- Ah oui, je ne me suis pas présenté. Je m’appelle Paul Wesker. Ne t’étonne pas si on me surnomme l’éventreur.
- D’a … D’accord. Merci M. Wesker.
- Je t’en prie. Yan, magne toi, si les zombies nous suivent à Langley, c’est la merde.
Yanathos pianota sur son IPhone.
- Mael ? Donnez l’ordre.
- Très bien. Vous avez croisé l’éventreur ?
- Oui, merci de nous l’avoir envoyer. On a récupéré une gamine, Léa Welsh, la fille du sénateur. Elle n’est pas infectée.
- Très bien. Vous prenez un jet dès que vous atteignez Langley. Vous avez rendez-vous à New York, aux Nations Unis. J’ignore moi même pourquoi. Nous nous occuperons de rendre Léa à sa famille.
- Bien reçu. On vous recontacte quand on arrive.
Ils se mirent à avancer à une vitesse plus calme. Puis il y eut une explosion. La synagogue venait de sauter.
Ténébriis s’appuya sur sa paume. Elle était épuisée. Son vœux le plus cher avait toujours été de ne jamais revivre une pareille tragédie que celle d’Arklay : elle avait été la plus marqué du groupe. Ses rêves étaient hantés par le souvenir de sa meilleure amie, Astra, ainsi que celle de Maroti et de Mytic, qu’elle considérait comme sa grande sœur. Et pourtant, les zombies l’avaient à nouveau attaqué. Pourquoi cela tombait-il toujours sur elle, sur eux, pourquoi ?!
- Drôle de Noël hein ? dit l’éventreur.
- Je ne te le fais pas dire. Répondit Yanathos, épuisé.
Il repensa finalement à son entretien avec Graham. Der Riese … Il devait trouver Der Riese ! Puis il repensa à l’action qu’il voudrait oublier à jamais : il avait tiré sur le Président des Etats Unis.